
L’acquisition du moment s’appelle SIGMA 135mm f/1.8 DG HSM Art. Une belle occasion pour un objectif photo qui a remporté tous les suffrages. Qu’en est-il comparé aux autres si belles références?
J’ai testé pour vous ces objectifs Sigma Art et Nikon de légende:
voici les cailloux en lice(Sigma art – Nikon)
- Sigma Art 135mm F/1.8
- Sigma Art 50 F/1.4mm
- Nikkor 85mm F/1.8 AF-G
Tout le monde s’accorde à dire que l’on est ici dans les meilleurs objectifs existants pour reflex. Pour clin d’œil on va aussi les comparer à quelques “vieux” clous:
- Nikkor 50mm F1.8 AF (1990)
- Micro Nikkor 55mm F/2.8 AF (1987)
J’ai réalisé les photos tests sur trépied, le sujet est un circuit imprimé électrique finement sérigraphié. Nous sommes à 30x la focale avec un D850. Les résultats sont un crop 100% sur la partie centrale. Tous Les objectifs sont testés à F/2 sauf pour notre objectif de référence qui sera le 55mm Micro-Nikkor à sa pleine ouverture F/2.8
Nous sommes ici dans une hypothèse de cadrage “centrée” et c’est le piqué au centre qui m’interesse





Les Résultats
Par rapport au 50mm F1,4 à F2
Le piqué est très très légèrement au-dessus.
Les aberrations Chromatiques sont mieux maîtrisées
Le rendu des couleurs dans les résistances sont identiques sur les 2 sigma, contrasté et saturé.
Le 85mm Nikon :
Par rapport au 135mm et au 55mm Art – Le piqué est légèrement moins bon au centre à F/2.
Les aberrations chromatiques sont gênantes et nuisent à la lisibilité des couleurs sur les résistances.
Le Nikon est un peu plus doux que les 2 sigma (contraste et couleurs moins saturées)
On reste dans un très haut niveau optique, parmi les meilleurs que j’ai essayé.
Malgré l’excellent niveau des 3 objectifs, les améliorations que l’on peut apporter au post traitement restent bénéfiques sur une photo descriptive, comme celle de test. Le 135mm doit être moins corrigé que les 2 autres car sinon l’effet « crisp », (croustillant – agressif), devient gênant.
Cette amélioration logicielle s’est effectuée sans pousser les curseurs, pour un rendu naturel.
N.B. : Attention, la corrections des aberrations chromatiques n’est pas si facile qu’on veut bien le dire !
Si les franges de couleurs sont enlevées quasi automatiquement par nos logiciels de post traitement, il y a quand même de grosses différences d’efficacité. Avec Dxo Photolab 8, les corrections sont ici un peu caricaturales lorsque l’on pousse les curseurs et inefficaces en dessous.
Adobe Photoshop s’en tire mieux.
Mais dans les 2 cas ces corrections mangent littéralement les couleurs de mêmes teintes sur les résistances.
Pour corriger finement, c’est possible, il faudra procéder aux corrections CAS puis à un masque de fusion sous photoshop avec la version non-corrigée.
Le Nikon corrigé (avec corrections d’optiques + corrections manuelles du CAS), arrive à un résultat extrêmement proche des 2 autres objectifs, qui, eux aussi ont été optimisés logiciellement pour rester équitable.
A partir d’un certain niveau de qualité (on est quand même ici dans l’excellence !), la relative petite douceur d’un objectif comme ce Nikon par rapport aux 2 autres, n’est pas forcément synonyme de « moins bien »… peut-être même le contraire en fonction du type de photo réalisée…
Après corrections optiques:





Notre objectif de référence reste un « vieil » objectif des années 1989. Le fameux 55mm – F/2,8 AF Micro Nikkor. Objectif ultra analytique.
Plus piqué (ici à P.O. F/2,8) , plus modelé, séparation des couleurs parfaites. Distorsion nulle.
Sans ou avec correction (en poussant un peu l’effet de bord du pixel image) cet objectif est imbattable. La très légère correction est faite manuellement car les profils de correction automatiques DXO ne sont pas disponible pour cet objectif… Mais clairement, il n’en a pas besoin.
A ce jour, je n’ai pas trouvé mieux !
L’ancien Nikon 50mm F/1.8AF fait un peu tâche dans ce lot d’objectifs mythiques et bien qu’il soit cheap et très bon marché, il reste un objectif de choix. Mes impressions sur ce 50mm rejoignent les tests de Ken Rockwell, un très bon objectif, qui s’améliore très rapidement en diaphragmant. Ici à F/2 au centre il s’en tire très bien. Très légèrement en dessous des 4 autres. Sur les bords de l’image bien évidemment la chose sera plus difficile mais ici pour du cadrage centré c’est très bon.
En conclusion, on peux trouver de l’excellence à tous les budgets et soyez conscient que seul le piqué d’un objectif ne suffit pas à apprécier ses qualités (c’était juste ici dans ce test, un aspect important mais un peu limitatif). Entrera en ligne de compte, pour apprécier vote objectif, la qualité du flou d’arrière plan, la forme du bokeh, le coma, et aussi des “défauts” bien plus corrigibles comme le vignettage, la distorsion, le CAS… Il y a aussi tout ce que l’on ne peux pas dire, et qu’il faudra apprécier sur le terrain, le rendu, le modelé, le relief, la sensibilité plus ou moins importante à certaines couleurs (défocus de certaines région du spectre)…
Bonnes photos à tous
Thierry